mardi 30 novembre 2010

mise en oeuvre


il est intéressant de trouver des recettes sur le net, de s'amuser des mélanges de genre proposés par des cuistots loufoques.
pour le coup, éprouver ces formules peut confiner à une certaine magie. C'est le résultat de ce mélange improbable qui permet de mixer orange, chocolat et boeuf bourguignon.
Je n'ai malheureusement pas trouvé d'oignons grelots, il semble que ce soit difficile en cette saison. J'ai pris l'intiative de remplacer cet élément par de l'ail.
Quel plaisir de sentir tout cela frémir et de régaler ceux que j'aime à l'aide d'un petit diner aux chandelles.

lundi 22 novembre 2010

fiche de lecture de l'étrange défaite





L’étrange défaite de M. Bloch



Professeur d’histoire, l’auteur capitaine dans l’infanterie à la fin de la grande guerre, évoque dans son ouvrage la campagne de France de mai juin 1940. Il a été écrit de juillet à novembre 1940. Arrêté en 1944 pour fait de résistance au sein du réseau « Franc tireur », il est fusillé le 16 juin 1944.
Il est titulaire de 4 citations en 1914 1918 et une citation en 1942.

PLAN DU LIVRE
I Présentation du témoin
II La déposition d’un vaincu
III Examen de conscience d’un français
Chapitre I Présentation du témoin :
L’auteur se définit comme un historien, un combattant et un citoyen.
Il sert dans un état major en 1940.
Sa connaissance de l'histoire lui permet d’analyser dans le détail les raisons de la défaite .
La lenteur avec laquelle la France se met en état de guerre l’impressionne .
Capitaine de réserve, il est affecté à l’état-major de la I ère armée comme officier de liaison auprès des forces anglaises du British Expeditionnary Force. Il sert finalement au bureau logistique et devient, sans aucune préparation, chef du service ravitaillement essence de l’armée française la plus motorisée …
Il est frappé de voir l’absence de renseignements sur les dépôts belges alors même que cette armée pourrait franchir la frontière pour se porter en avant de l’ennemi.
Son« dynamisme » pour se renseigner et organiser un tel mouvement est vite tempéré par ses supérieurs .
Le 10 mai 1940 est un véritable coup de tonnerre.
Dès le 20 mai, la I ère armée est encerclée dans le nord. Elle perd très vite tout espoir , songe à la capitulation dès le 28 mai et s’échappe vers la Grande-Bretagne en embarquant à Dunkerque.
L’auteur évite la capture à Rennes en troquant l’uniforme pour sa tenue de professeur d’histoire.
Il énumère ses observations sur le travail de son état-major, sur ceux qui y servent et cherche à apporter un témoignage pour comprendre cette défaite.
Chapitre II La déposition d’un vaincu :


Cette partie vise à analyser d’un point de vue strictement militaire les raisons du
drame.
qui est responsable de cette défaite ?
Le chef est responsable : Joffre le disait déjà à propos de la victoire de la Marne : « Je ne sais pas qui a gagné la bataille mais je sais qui l’aurait perdue ».
En 1940, l’incapacité du commandement apparaît clairement. Le commandement est un groupe humain et des méthodes de travail qu’il décrit.
La tête de cette organisation est composée de chefs brevetés issus de l’école de guerre. Ils ont, pour la plupart une endoculture qui les poussent à ne pas tenir compte des réalités.
Les officiers d’état-major apparaissent comme une caste. Ils ont du mal à appréhender les difficultés des niveaux subordonnés. Ainsi la méconnaissance des délais de transmission des ordres les pousse à appréhender la situation trop lentement et à donner les ordres trop tard.
Leur formation intellectuelle et l’absence d’un réel va et vient entre la troupe et l’étatmajor
créent un divorce profond entre leur champs de vision de et celui de la troupe.
Ensuite, ces chefs n’ont pas su penser la nouvelle guerre. La victoire allemande est d’abord une victoire intellectuelle. Les allemands ont fait une guerre de vitesse et nos chefs n’ont pas su ou voulu comprendre ce nouveau rythme. Le PC de la I ère armée
effectuait des bonds de 20 kilomètres. Les distances avaient changé par rapport à 1918.
De même le manque de cohérence est flagrant dans le choix même du plan français. La décision d’attaque en Belgique fut prise alors que la doctrine reposait sur la défensive. Au moment décisif, il leur a même manqué le courage de demeurer strictement fidèle à la doctrine.
Bien plus, une étonnante sclérose mentale a empêché l’analyse lucide des guerres d’Espagne et de Pologne .
Pendant toute la campagne personne ne savait où était l’ennemi. Les chefs étaient en constant décalage du fait du manque de réalisme dans les appréciations des vitesses et des distances. Même en disposant de renseignements précis, il leur fut difficile d’accepter la vitesse de l’ennemi. En fait, l’ennemi ne jouait pas le jeu !
La campagne fut donc une succession de surprises. Or les cerveaux étaient habitués à travailler trop lentement. Ils se sont laissés vaincre parce qu’ils pensaient être toujours trop en retard. Les rencontres avec l’ennemi avaient lieu avec une fréquence inattendue, croissante et angoissante. Si les allemands ont cru à l’action et à l’imprévu. Nous, nous avons eu foi en l’immobilité.
Cette carence intellectuelle est accentuée par les travers naturels des étatmajors se suffisant à eux même. La recherche de l’ordre bureaucratique provoque une perte d’efficacité. La régularité administrative entraîne très rapidement une certaine lenteur et un gaspillage d’énergie qui nuisent à la réflexion. Tout responsable doit conserver le sens aigu de l’initiative. Il ne doit pas être tiré en arrière par des taches mécaniques administratives. Un effort doit donc être fait pour les doter en sous-officiers.
Le grand cloisonnement de l’état-major a vite provoqué de profonds désordres:
Le B2 se limite à reconstituer l’ordre de taille de l’ennemi et ne redistribue pas correctement l’information. Ses bulletins de renseignement témoignent surtout du refus de s’engager pour ne pas se tromper.
Les bureaux sont des rivaux: le 3ème bureau est celui des « stratèges » et le 2ème entretient le culte du secret.
En fait, il n’y a pas un état-major mais une succession de chasses gardées. Vis à vis de nos alliés anglais, les liaisons ont été mal organisées vers le bas et au sein même du PC .
Avoir très vite déclaré que les anglais ont fait bande à part n’est qu’un paravent à nos
propres erreurs et à nos lenteurs. En fait les français les ont d’abord considérés avec une certaine condescendance. Par la suite notre lenteur et notre gaucherie les ont étonnés.
Une discipline trop formelle n’a pas crée cette forme de conscience professionnelle qui développe la confiance. L’armée allemande semblait plus proche de cette logique professionnel.
Le commandement n’a pas su mettre à profit les mois d’attente pour limoger comme en 1914. Il a manqué la rude main de Joffre. La défaillance de la troupe fut surtout le problème des cadres de contact. Les caractères étaient ankylosés. La mollesse héritée du temps de paix, la peur des histoires, le soucis de la diplomatie a dominé chez les hommes soucieux de leur avancement avant tout. Il fallait rajeunir la troupe et pousser ceux qui avaient du potentiel.
Enfin, quand les allemands portèrent les premiers coups le désarroi gagna très vite les hauts responsables. Ceux-ci se réfugièrent vite dans une paresse somnolente : « faites ce que vous voulez , mais faites quelque chose ! ». Dès le 26 mai la capitulation fut évoquée et en juin, le discours de Pétain a exclu trop rapidement l’idée même du dernier sacrifice.
Quand les allemands transgressèrent les règles du jeu prévu par nos états-majors , on crut tout perdu et on a laissé tout perdre.
La bonne réaction ne pouvait venir que d’un esprit apte à saisir rapidement la réalité, à improviser et à décider. Or notre enseignement trop formaliste n’y avait pas préparé les chefs. l’histoire est cette variété infinie de combinaisons . L’enseignement de l’école de guerre était trop mimétique : avant 1914, il cherchait à refaire les guerres de Napoléon et avant 1939, celle de 1918 !
Les souvenirs des combats de 1914 ont dominé les chefs de 1940. Ils ont cherché à répéter les méthodes de la victoire.
Même la campagne de Pologne et les huit mois d’attente n’ont pu ouvrir les esprits
car le commandement était constitué de vieillards. La création de deux nouveaux échelons hiérarchiques (généraux de CA et armée)les a protégés d’un départ trop rapide. Les anciens ont eu l’espoir des se perpétrer y compris dans leurs méthodes. Cette guerre fut donc une guerre de vieilles gens .

Chapitre III Examen de conscience d’un français :
La responsabilité de la défaite d’un pays ne peut incomber à un seul corps professionnel . Il convient donc aussi de chercher dans la société les causes d’une telle tragédie.

Au nom d’une fausse conception de la défense du civil, le pays a vu trop d’administrations démissionner pour préserver des biens. Ainsi, la décision de laisser ouvertes les villes de 20 000 habitants a signifié pour beaucoup que la résistance n’était plus nécessaire et ,bien plus, que les villages eux pouvaient être détruits. Les campagnes pouvaient bien mourir, la bourgeoisie était assurée de conserver ses biens !
La nation a perdu son puissant élan de 1914 qui plaçait chacun à égalité devant la mort. Pour une nation libre, il ne doit pas y avoir d’exemption devant le sacrifice. Cette idée a poussé notre pays à ne pas assez préparer les jeunes classes. Pourtant, la décision d’incorporer la classe 16 a sauvé l’armée française de la pénurie en effectifs. « Le pays a cédé aux conseils d’une pitié un peu molle ».
La nation n’a pas assez travaillé. La production des matériels de guerre ne
correspondait pas à une logique de guerre industrielle mais à une logique de
commerce. Les marchands ont continué à peu donner pour gagner encore des
bénéfices.
L’élan populaire fut le même en 1914 et en 1939. Il s’agissait de réagir à un allemand
qui demandait plus à mesure qu’on lui cédait. Le bon sens du peuple l’avait compris
mais la faiblesse du pays fut de ne pas avoir de hauteur de vue. Son étroitesse
d’âme l’a poussé ensuite à s’occuper surtout du pain du lendemain. Le courant pacifiste n’a pas compris que la guerre est différente suivant qu’elle est décidée ou qu’elle est imposée par un autre.
Le pays s’était contenté de plus en plus de connaissances incomplètes et d’idées peu lucides. La classe politique a refusé de renseigner le peuple et ceux-là même qui auraient dû l’éduquer furent envahis par la paresse au travail. La presse sert alors les intérêts égoïstes des factions et des élites . La France ne travaille plus. Elle sort du travail en conservant des forces pour s’amuser. De plus, la culture n’aide plus la décision ,elle est celle du plaisir .
Le système scolaire ne fait rien pour encourager l’initiative et développer la matière grise. Il se contente trop de faire passer des examens sans développer l’intelligence.
« Or un peuple suit parce qu’il est mis en transe ou parce qu’il sait. » La France regrettait la docilité des paysans mais n’a pas cherché à se lancer dans l’aventure du progrès et du développement de la machine.
En fait, 1940 est aussi la défaite de la volonté frileuse de préserver le monde de la petite ville La grande politique a manqué de cohérence. Le pouvoir refuse de voter des crédits
militaires suffisants mais réclame des canons pour sauver l’Espagne. Un régime parlementaire vit d’intrigues et ne parvient pas à effacer les factions. Or une chambre d’élus peut sanctionner et contrôler mais ne peut gouverner. Un tel système n’a donc pas la force de préparer la guerre car tout revient à des rivalitéspersonnelles qui brouillent les cartes de la nation. Il faut désormais adapter le pays à une ère nouvelle.
Or aujourd’hui, pour vaincre, il est indispensable de comprendre ce qui est surprenant et nouveau.
Enfin, la faiblesse du pays découle de l’écart croissant entre ses défenseurs et leur société. Ils reçoivent des ordres d‘un système qu’ils estiment corrompus, parfois à juste titre et sont convaincus que ce pays n’a pas la volonté de se défendre. Ce phénomène se renforce lorsque les officiers construisent un mur d’ignorance et d’erreurs générées par une absence de curiosité intellectuelle .
La défaite de la France devient alors un moyen d’écraser sous ses ruines un régime méprisé. Il est alors légitime de plier devant le châtiment que le destin envoie à une nation coupable.
La France a donc été minée par la léthargie intellectuelle des classes dirigeantes, par leur rancoeur égoïste qui privait le pays d’un grand dessein, par la gérontocratie, par le malaise d’une armée coupée de sa nation et plus grave par l’absence de ceux qui pouvaient le voir et le dire.
L’auteur invite alors à travailler dans la rage de la défaite en gardant à l’esprit qu’il faut savoir communiquer et instruire pour conduire des foules. Il veut encourager le peuple à la vertu car c’est bien là ce qui donne à la nation sa force et son identité française.
Commentaire du rédacteur :
Ce livre écrit en pleine occupation est un vibrant témoignage d'un républicain français.
L’auteur analyse en profondeur les causes de la défaite de 1940.
Il décortique les liens qui unissent la nation , son système politique et son armée. Il n’hésite pas à prendre position et à pointer les responsabilités en regrettant en permanence l’absence du grand souffle de 1914.
Le témoignage est encore d’actualité et semble parfois même décrire lestravers de notre système militaire, les faiblesse de notre société moderne poussée à la consommation matérielle, à la défense des droits et à la disparition des devoirs de l’individu.
L'officier y trouve un témoignage sur les dysfonctionnements internes d’un centre opérationnel de haut niveau. Ces exemples précis démontrent que, malgré tous les systèmes, c’est bien l’homme, et ici l’officier qui donne à l’outil son efficacité et sa force.
Il invite le stagiaire à développer sa capacité à comprendre, à s’adapter, à décider et à faire respecter ses décisions pour que notre armée évite la défaite du « mois maudit ». Enfin il rappelle de façon parfois cruelle que la guerre reste l’affrontement des volontés et que c’est dès le temps de paix que les chefs militaires doivent s’y préparer

mardi 16 novembre 2010

boeuf bourguignon orange chocolat


j'ai découvert le nom d'Yves Camdeborde dans un article de télérama.

Non, non ! Je devine le sourire ironique qui se dessine sur certaines lèvres.

Je ne suis ni un lecteur assidu de ce magazine (en l'occurence j'avais trouvé celui ci sur une banquette de rer) ni une fashion victim qui surréagit à la moindre découverte médiatique. Enfin pas trop. Enfin, j'essaie de ne pas trop réagir.

Adepte du boeuf bourguignon je me suis laissé séduire par la perspective de l'associer avec du cacao et de l'orange.

je présente donc la recette peut être magique avant de l'essayer.




La recette complète d’YVES CAMDEBORDE :
INGREDIENTS :
(Pour 6 personnes)
* – 1,5kg de bœuf à braiser (jumeau, collier, macreuse)
* – 1 pièce d’oignon
* – 2 pièces de carotte
* – 150g de poitrine de porc
* – 150g de petits champignons de Paris
* – 150g d’oignons grelots
* – 30g de farine de blé
* – sel fin, poivre du moulin
* – 10g de sucre semoule
* – 50g de beurre doux
* – 1 bouquet garni
* – 50cl de vin rouge corsé
* – 50cl de fond de veau
* – 10cl d’huile de tournesol
* – 1 branche de céleri
* – 1 grosse pincée de gingembre
* – 1 grosse pincée de paprika
* – 1 grosse pincée de noix de muscade
* – zestes d’orange
* – 10g de chocolat noir à 70%
* – 200g de tomates pelées
PRÉPARATION :
* – Dégraisser et tailler en cubes de 5×5cm le bœuf. Tailler en grosse mirepoix (dés de 2,5×2,5cm) les carottes et les oignons.
* – Faire le bouquet garni. Dans 1 récipient, mettre la viande, les dés de carotte et d’oignon, les zestes d’orange et le bouquet garni; mouiller avec le vin rouge à hauteur. Laisser mariner pendant plusieurs heures.
* – Préparer la garniture : éplucher les oignons grelots, les mettre dans une casserole et mouiller à mi-hauteur avec de l’eau. Ajouter le beurre, le sucre et 1 pincée de sel. Recouvrir la casserole de papier sulfurisé, y faire un trou au centre puis faire cuire doucement tout en contrôlant la cuisson jusqu’à la coloration souhaitée (brun ambré).
* – Tailler la poitrine en lardons, les mettre dans une casserole avec de l’eau froide puis porter jusqu’à ébullition en écumant pendant la cuisson. A ébullition, les retirer.
* – Laver les champignons, les escaloper en 3 dans le sens de la longueur, les réserver.
* – Pendant la préparation des champignons, mettre à chauffer de l’huile dans 1 poêle (huile très chaude) et faire colorer les lardons. Les retirer à l’aide d’une écumoire puis mettre à cuire les champignons dans la même poêle.
* – Retirer de la marinade la viande dans une passoire puis la sécher. Mettre la marinade dans une casserole et amener à ébullition.
* – Faire rissoler les morceaux de bœuf dans une cocotte sur toutes les faces. Arrivés à coloration, ajouter la garniture aromatique (mirepoix de carotte et oignons,), la faire revenir avec les morceaux de viande puis assaisonner avec sel et poivre, dégraisser et singer (mettre de la farine pour la liaison).
* – Mouiller avec la marinade, le fond de veau, la branche de céleri et les tomates pelées. Porter à ébullition puis couvrir la cocotte et mettre au four (thermostat 180°C) pendant 2h. Durant la cuisson, remuer plusieurs fois avec une spatule.
* – Retirer les morceaux de viande.
* – Passer au chinois la sauce. La mettre à chauffer dans une casserole avec le gingembre, le paprika, la noix de muscade et le chocolat. Laisser cuire doucement puis ajouter la viande et la garniture (oignons grelots, lardons et champignons). Rectifier l’assaisonnement.
* – Dresser dans un plat de service.

dimanche 14 novembre 2010

égalité réelle et égalité de droit

A trois reprises une réflexion s'est imposée à moi durant cette matinée de dimanche.

Peu réceptif au départ, son influence s'est progressivement affirmée au prix d'un cheminement long et complexe dans un esprit plein des brumes de la la torpeur d'un dimanche matin.

pourtant, 3 facteurs se sont ligués pour m'imposer cette réflexion.
le premier a pour base les échanges au sein du parti socialiste dans le cadre du projet porté par Mr Hamon.
le second est une intervention du chroniqueur du figaro mr Slama alors interviewé sur RTL dans l'émission on refait le monde
le troisième est un acrticle lu sur le blog "café-philo"

le noeud de cette réflexion est la compréhension des enjeux autour de la notion d'égalité réelle.

L’égalité réelle : c’est la capacité pour deux ou plusieurs hommes de bénéficier de la même fortune, la même instruction, la même santé …etc. Il ne s’agit pas à proprement parler
d’égalité des droits, mais d’une égalité également matérielle, dans laquelle on peut ranger l’ « égalité des biens », et l’égalité sociale d’une manière plus globale. Cette égalité pose des problèmes de limites qu'in veut ou qu'on doit lui imposer.
Il s’agit en effet de réaliser une égalité intégrale des êtres au sens où il serait « empiriquement égaux », partageant en tout point une identité de condition, ce qui confine à la promotion d'une entreprise totalitaire de clonage. En ce sens, "égalité" devient "identique" et exclut toutes les différences. Cette thématique a d’ailleurs inspiré beaucoup d’ouvrages de science-fiction.

L’égalité de droit : « Les hommes naissent libres et égaux en droit » (Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen) ; à travers cette approche les être humains doivent bénéficier des mêmes droits : il peut s’agir de droits juridiques, ou bien de droits politiques. En vertu de ce principe, une personne égale une autre personne : elles sont protégées de la même façon par la loi, ayant les mêmes devoirs et les mêmes interdictions, les mêmes droits politiques (élection, éligibilité), mêmes droits à la santé, à l’éducation, à se réunir, à s’exprimer…etc

les considérations de lieu, de naissance, de position sociale, sont sans beaucoup d'importance pour l'égalité de droit.

l'égalité de droit permet à tous d'évoluer de façon semblable, avec les mêmes droits dans l'espace public. elle s'impose par le moyen de la Loi et de la justice son outil.
l'égalité réelle nivelle les différences que ce soit dans la sphère privée comme publique.Elle nécessite l'usage de la coecition et la capacité à rétablir des équilibres naturelles. le terme d'égalitarisme dans cette perspective légitime. Mr Slama évoquait au sujet de ce dispositif l'exemple du régime soviétique et ses succès.

vendredi 12 novembre 2010

Un patron soutenu par ses salariés contre l'inspection du travail

Un patron se met en grève de la faim pour licencier
vendredi 12 NOVEMBRE 2010, 06:33 France
Un Pdg de Pavilly voulait protester contre le refus du licenciement d'un salarié soupçonné de vol. Ses salariés l'ont soutenu.
L’histoire n’est pas banale. Jean-François Marteau, un patron de Pavilly, près de Rouen, en Seine-Maritime, a entamé une grève de la faim pour pouvoir… licencier l’un de ses salariés. L’employé en question est suspecté de vol de matériel dans l’entreprise, à hauteur de 50.000 euros. Mais l’Inspection du travail a exigé sa réintégration pour une procédure non respectée.
"Je ne veux pas admettre que l’Inspection du travail m’oblige à réintégrer quelqu’un qui a volé chez moi. Quand il y a vol reconnu par la gendarmerie, reconnu par le coupable, on ne peut pas être indulgent dans ces cas-là", tempête Jean-François Marteau, 53 ans, sur Europe 1.
"C’est la valeur même du chef de l’entreprise qu’on puisse licencier. Pas dans n’importe quelles conditions, je comprends parfaitement qu’il faille respecter le droit du travail. Mais quand il y a vol, il n’y a même pas à se poser la question, on ne devrait même pas passer devant l’Inspection du travail."
Ce Pdg d’une entreprise de charpente, qui emploie 180 personnes, est soutenu par ses employés. Mercredi, à bord de 70 véhicules, ils ont mené une opération escargot.
Cette mobilisation était "d’une part surprenante, mais en plus, je peux vous dire que ça m’a bouleversé", raconte Jean-François Marteau. "J’en ai versé ma larme quand j’ai vu partir les 70 véhicules de l’entreprise qui partent comme ça, sans m’avertir, en disant : "On va bloquer l’Inspection du travail, parce qu’on vous soutient et qu’on veut que vous arrêtiez votre grève de la faim. Il n’y a rien de plus beau pour un chef d’entreprise."
L’Inspection du travail a fini par céder et a permis à Jean-François Marteau de pouvoir lancer sa procédure de licenciement. Le patron a donc décidé jeudi de suspendre sa grève de la faim, au moins jusqu’à lundi. (Source Europe1)


j'ai eu l'occasion de fréquenter à plusieurs reprises des fonctionnaires de l'inspection du travail. Ces rencontres se sont produites dans des cadres différents mais elles se soldaient par un constat constant : une opposition de principe aux décisions du patronat.
Ce tropisme peu se concevoir culturellement, la vocation de l'institution étant de défendre le salarié. Pourtant, j'ai le sentiment qu'il est nécessaire de dépasser un esprit partisan et militant pour faire preuve d'un discernement nécessaire.
cette image des salariés soutenant leur patron et partageant avec lui cette incompréhension face à une décision manifestement inique et ubuesque me séduit.
Elle témoigne d'un bon sens qui dépasse la volonté souvent manifestée de figer la lecture des rapports sociétaux dans une situation conflictuelle inspirée de la lutte des classes.

samedi 6 novembre 2010

Un lieu incertain


"Un Lieu Incertain", dernier roman de Fred Vargas. Ce dernier opus ne déroge pas à la règle de l’auteur : c'est insolite, enlevé, prenant. On retrouve avec le plus grand bonheur Adamsberg, Danglard, Retancourt, Estalère, Mordent, la Boule, Clémentine, bref, tous les personnages déjà cultes de l'univers de Vargas.

Nous nous rendons de Paris à la Serbie, en passant par Londres et le cimetière de Highgate. Le lecteur passe d’emblée dans une hypothèse paranormale tout en demeurant dans l’univers policier, celle du vampirisme. "L'homme à l'envers" montrait un homme croyant être un loup (-garou), "Un lieu incertain" nous montre Adamsberg et sa bande aux prises avec un homme se prenant pour un vampire.

Vargas utilise un langage incisif et précis, pas de chichis ni de phrases tarabiscotées, on est face à une écriture dynamique qui semble vouloir tenir le lecteur en haleine.

Pourtant, la cohorte de personnages est difficile d’accès pour celui qui est un novice de Vargas. Il est difficile de se situer dans les personnages qui apparaissent au cours des 70 premières pages.

En somme, les lecteurs avertis retrouvent avec plaisir un univers riche et familier. Les profanes risquent d’être un peu perdu dans les méandres de la lutte de Adamsberg contre la gente dentue.

jeudi 4 novembre 2010

santé publique et sécurité publique

Certains problèmes sanitaires sont porteurs d’enjeux de sécurité.
Ils se caractérisent par leur nouveauté, déstabilisante.

Une seconde caractéristique tient à leur impact potentiel , la possibilité qu'ils soient perçu par une large partie de la population comme présentant un risque pour elle. La force de la menace est due à la désorganisation sociale que leur survenance entraînerait. En effet, le problème sanitaire exerce des pressions déstabilisantes sur les valeurs sociales par des tensions qu'il crée entre les individus, les groupes sociaux et aussi entre les pays.

Le troisième impact est socioéconomique : la pandémie aura un coût. La sécurité sanitaire alimentaire, la sécurité environnementale et la sécurité biologique sont impactées par ce risque et ainsi la sécurité nationale. Des réactions d’évitement, de bannissement, d’embargo du produit incriminé, identifié comme le vecteur par lequel peut se transmettre la pathologie. La diffusion de rumeurs, un climat de défiance et de recherche de coupables peuvent déstabiliser des marchés nationaux par la mise en place de mesures protectionnistes à l’échelle internationale tels l’embargo, des surenchères, l’émergence de filières clandestines, etc. Un autre exemple d’insécurité alimentaire est celui de « la guerre des OGM ». Un produit alimentaire émerge en même temps que le risque que certains lui ont attribué et qui conduit à de véritables interrogations sur la légitimité même du produit, sur son utilisation, son étiquetage, etc.

Concernant la sécurité environnementale, une filière peut être profondément déstabilisée, par la mise en cause de pratiques agricoles ou de nouvelles filières technologiques comme les antennes de téléphonie mobile. Mais les prédictions ne correspondent pas toujours à la réalité observée.

L’émergence d’un problème de santé publique représente une menace pour la sécurité sanitaire, qui devient elle-même une source potentielle d’impacts sur la sécurité publique. Un lien s'impose entre sécurité sanitaire et sécurité publique. D’une part, à travers les controverses sur la cause et sur la responsabilité, et d’autre part sur la pertinence et la légitimité des réponses au problème. La responsabilité de la transmission de l’agent infectieux qui est toujours par nature extérieure à soi, est aisément attribuable à l’autre, que ce soit à celui qui transmet la pathologie, à un groupe que l’on a identifié comme étant plus spécifiquement atteint, ou à un pays qui est à l’origine de l’émergence en question. Cause et responsabilité se conjuguent pour faire de la santé publique un enjeu géopolitique de sécurité publique.




commentaires tirés de "Les problèmes sanitaires comme enjeux de sécurité ?18 octobre "
Intervention de Michel SETBON, Directeur de recherche au CNRS, Directeur du Centre sur le risque et sa régulation EHESP/CNRS

article décevant

l'article décevant auquel je fais référence est publiée dans le monde d'hier soir dans la rubrique "débat".

J'ai donc cherché sur le net à en savoir davantage sur son auteur pour comprendre les motifs d'une telle prise de position.

Une lecture de quelques sites permet d'identifier que l'auteur revendique une qualité de spécialiste des questions politiques et géopolitiques allant des quartiers-ghettos des périphéries urbaines aux conflits de mémoire, des enjeux autour de l'idée de nation aux débats à propos du modèle français et républicain d'intégration et de ses alternatives, anglo-saxonne et multiculturalismes en particulier, de la question postcoloniale aux problèmes de délinquance…
Il a participé à différentes enquêtes auprès d'associations militantes spécialisées sur les questions de banlieues, ghettos, identités et identité nationale (ACLEFEU (2006), Les indivisibles (2007/2008)…).
Il revendique une grande capacité de relation et d'ouverture de dialogue avec les habitants des quartiers défavorisés et une participation durant quatre ans (2001 — 2004) au bureau national de SOS Racisme.

Voilà qui éclaire ces quelques lignes dont je déduis que les policiers ont peur, que les délinquants n'ont plus peur, que les citoyens, quant à eux ont doublement peur, peur de la police et peur de son inefficacité.

Réduire l'insécurité à travers le seul sentiment de la peur me semble limitatif.

comme sont limitées les solutions proposées pour supprimer l'insécurité soit
- une politique sociale ambitieuse "seul moyen d'assécher le terreau de la délinquance".
- pour la police il faut la recentrer sur le judiciaire et créer un corps d'inspection autonome.

Je m'interroge sur la manière et les motifs de cette publication. Comment peut on diffuser un article aussi sommaire dans les colonnes du monde en maîtrisant si mal son sujet et en étant captif de poncifs si éculés.

L'action policière n'est qu'un des leviers permettant d'assurer le lien sociétal. Elle n'est ni exclusive, ni accessoire.
La PJ n'est dans cette action qu'un outil parmi d'autres. Elle ne traite qu'après coup certains préjudices.
Un corps d'inspection dimensionné est nécessaire à toute institution publique. Son efficacité est tributaire d'une volonté politique.

si certains éléments du constat de mr Robine sont pertinents, son analyse est partielle voire partiale. Le thème de l'insécurité et les exigences liées à une action républicaine de sécurité méritent mieux.



"Alors que chacun se prépare à la prochaine campagne présidentielle, il est temps de dresser le bilan de cette politique phare du président sortant. A dix-huit mois de la fin du mandat présidentiel, la peur a-t-elle changé de camp ? Sans doute. Mais plus précisément : qui a peur, aujourd'hui ?
Les policiers et les gendarmes ont-ils peur ? Oui, lorsqu'ils interviennent dans certains territoires devenus des ghettos, et craignent parpaings ou télévisions qui chutent des toits ou des étages sur leur passage. Oui, face à des délinquants dont la violence croît à la mesure de l'armement et des protections des policiers.
Oui, lorsqu'avec leur équipement antiémeute, ceux-ci utilisent contre des adolescents des armes aussi dangereuses que des Flash-Ball. Oui, enfin, comme en témoigne leur comportement de plus en plus brutal dans leurs interactions quotidiennes avec les citoyens.
Les délinquants ont-ils peur ? Non, malheureusement. Les trafiquants des cités ghettos ont bien compris que seule compte désormais la visibilité de l'action policière, et en aucun cas son efficacité. Des auteurs d'actes crapuleux sont parfois prêts à laisser leur victime inconsciente pour un sac à main, violence extrême produite par un environnement social et urbain très dégradé. Sans compter les escrocs en tout genre, les cambrioleurs, les trafiquants d'êtres humains, les proxénètes, les époux violents, les entreprises qui enfreignent les normes sanitaires, les corrupteurs... tous ceux qui savent que leurs crimes ou délits ne sont pas mis en exergue par le pouvoir et ne méritent pas que la police y consacre d'importants moyens.
Les citoyens ont-ils peur ? Oui. Peur de la police ou peur de son inefficacité, si ce n'est les deux. Des citoyens de plus en plus nombreux ont peur de la police, après avoir cru par exemple qu'un citoyen a encore le droit de protester s'il est indigné par le comportement d'un policier à son égard ou à l'égard d'un tiers ; combien ont relaté l'expérience de la garde à vue qui leur a servi de punition ? Combien de parents inquiets que leurs enfants, lycéens et manifestants, puissent être victimes de violences policières ?
D'autres, également de plus en plus nombreux, ont peur après avoir constaté que les policiers ne les protègent pas dans leur quartier, qu'ils sont impuissants à prévenir les actes violents ou délictueux comme à les sanctionner, qu'ils aggravent les tensions dans leur ville plus qu'ils ne les réduisent, qu'ils refusent d'enregistrer les plaintes, ou bien les reçoivent en faisant comprendre à quel point ça ne les intéresse pas et qu'ils n'ont pas la moindre intention d'enquêter.
Sans aucun doute, la politique d'emploi des forces de sécurité en France depuis près de dix ans est un échec total, ce que chacun, journaliste ou policier, commence à dire. Pourtant, ce qu'à coup sûr va nous proposer le président sortant pour 2012, ce sera plus de police, plus de répression, plus d'armes... L'escalade jusqu'où ?
Il est temps de tout changer en ce qui concerne les missions et les modalités d'intervention des forces de police et de gendarmerie. C'est à la gauche qu'incombe la responsabilité de produire à ce sujet un discours clair, réaliste et innovant. Prendre en considération les phénomènes de violence et de délinquance et leurs victimes, c'est bien ; cela ne justifie pas de sombrer moralement, en approuvant le sécuritarisme. La politique de Nicolas Sarkozy en la matière est non seulement brutale et dangereuse, elle est aussi inefficace.
Il faut donc rappeler que ceux qui composent les forces de police et de gendarmerie sont des citoyens, égaux à tous les autres. Si les premiers sont dotés de pouvoir de contrainte, et d'armes, c'est dans un unique but : protéger les seconds. Les forces de police et de gendarmerie doivent s'en souvenir ; c'est la responsabilité du pouvoir. La peur doit à nouveau changer de camp, car il est insupportable dans une société démocratique que la population ait peur des délinquants et de la police.
La meilleure politique de sécurité ne remplacera jamais une politique sociale ambitieuse, seule à même de favoriser l'inclusion de chaque citoyen et de redonner l'espoir aux enfants des classes populaires et des ghettos. On ne réduit la délinquance qu'en asséchant son terreau.
Une nouvelle politique de sécurité exige de nouvelles politiques judiciaires et pénitentiaires. Néanmoins, une mauvaise politique de sécurité contribue à détruire l'indispensable lien de confiance entre les citoyens et à l'égard de l'Etat, et ainsi à aggraver la délinquance comme la peur de l'autre. L'enjeu est d'importance, même si la politique de sécurité ne cause ni ne règle tous les problèmes.
Pour rétablir la confiance avec les citoyens, il est temps de distinguer les corps d'exécution et d'inspection dans la police. Pour que l'action policière redevienne efficace, il est urgent de nous doter d'une politique d'emploi des forces de police et de gendarmerie différente. Il faut privilégier la police judiciaire, une police d'enquête et d'investigation. Une police diffuse et immergée dans la population, qui n'a besoin ni de casques ni de Flash-Ball. Une police en laquelle tous les citoyens aient confiance, et donc apte à mener une prévention efficace."
Jérémy Robine, consultant-associé Entreprises et développement régional (EDR), docteur en géopolitique
Article paru dans l'édition du Monde du 04.11.10




mardi 2 novembre 2010

Thé à la réglisse


Découverte d'un nouveau goût lors d'une incursion dans un salon de thé dont nous avions repéré l'enseigne depuis quelque temps.

Se rendre dans ces endroits est le moyen de prendre le temps de parler. Les anciens défendaient la nécessité de négcier en terrain neutre où même l'influence des dieux de la partie adverse pouvait être neutraliser. Si ces considérations ne sont plus aussi actuelles, se trouver dans un endroit singulier permet de prendre du champs et de mieux échanger.

Ainsi, nous avons partagé un thé à la réglisse, un thé noir de Chine et la conversation fut riche et légère.

Le goût de cet échange m'a accompagné toute l'après-midi. Je l'ai retrouvé le soir à l'écoute d'une émission de france inter. L'interview d'un journaliste qui évoquait les moments, les lectures et les musiques qui l'avaient marqué. Se mélangent donc Tom Waits "you're innocent when you dream" et les blocs notes de Mauriac.
j'ignore si ces deux termes feront bon ménage mais je me promets d'essayer.

lundi 1 novembre 2010




Hier soir les esprits d'haloween ont colonisé notre maison.
Deux démons sous surveillance ont envahi les rues pour exiger un impôt sucré aux voisins.
Je me souviens avoir été critique sur cette manifestation. Je la considérai comme artificielle et symptôme de la globalisation.
Aujourd'hui,mon avis est moins tranché. Je vois dans cette manifestation l'opportunité de rencontrer les habitants du quartier tant il est difficile de se croiser et d'échanger convivialement.
A défaut d'autres formes de partage

Une odeur de café envahit la pièce.
Dehors, il fait beau. Les effluves et les couleurs d'automne nous ont vivifié.
il est temps de profiter d'un peu de musique, d'un bon café et d'un ou deux chapitres du dernier Vargas.




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